GINOUVES- Méfie-toi de Xoual, Joël hait plus particulièrement ceux qu'il aime.

(temps)

ORTAVANT (en confidence)- Tu es pour qu'on me lapide?

GINOUVES (patiemment)- Je cherche à m'imaginer d'avance. Tu sais Roland, on change d'idées du matin au soir.

ORTAVANT- Et même de sentiments.

GINOUVES- Personne ne feint de l'ignorer... Cependant que chacun son langage: l'un qui dit des insultes, l'un des insanités.

ORTAVANT- C'est précisé dans le règlement?

GINOUVES- T'es pas la moitié d'un abruti quand même.

ORTAVANT- Qu'est-ce à dire?

GINOUVES- Tu exprimes la connerie qui t'es consubstantielle…

ORTAVANT- Où est Stéphanie?

GINOUVES- Offf… c'est ta cuisine interne...

(temps long, aboiements excessifs)

ORTAVANT- Personnellement, je préfère des aboiements de chiens aux bruits de motos pétaradantes ou de voiture qui de plus polluent.

GINOUVES- Mais quelle est la solution idéale pour stopper les jappements?

ORTAVANT- Viens mon chien!

GINOUVES- Un spray indolore et inoffensif?

(grondements)

ORTAVANT- Parle mon chien! As-tu trouvé quelque chose d'intéressant?

(la chienne de Roland se met à baver, temps, gêne)

GINOUVES- Stéphanie a pris langue avec ma robe.

ORTAVANT- Oui, elle te suce la jambe.

(temps)

Ah ça non je ne veux pas! On ne pose pas ses pattes sur les pulls des gens.

GINOUVES- Parce que les gilets il a le droit?

ORTAVANT- Touche pas.

GINOUVES- C'est dégoûtant.

ORTAVANT- Elle a l'air de dire "Venez avec moi, je veux vous montrer quelque chose!"

(temps long)

GINOUVES- Mais j'ai un peu mal là, regarde...

ORTAVANT- T'as des cors, des callosités? Des crevasses aux talons? La peau sèche, dure ou épaisse? Si ta réponse est oui, tu n'es pas dans un cas isolé.

GINOUVES- Tu me trouves comment?

ORTAVANT- Je te conseille de faire comme moi, je me masse avec un steack. Et en prime vous pouvez le faire confortablement chez vous.

GINOUVES- Les femmes ont cet étrange pouvoir de se sentir régulièrement gonflées comme des éponges.

ORTAVANT- C'est bien plus qu'une question d'apparence. Moins d'odeurs de pieds, et vous pouvez rester debout sans douleur la plante des pieds d'une douceur de soie.

(temps, Valérie paraît s'examiner)

Tu veux qu'on prenne des photos?

GINOUVES- Attends deux secondes, ça me brûle.

ORTAVANT- Hompf, ya une drôle d'odeur.

(Valérie retire une épaisseur)

GINOUVES- La pluie ça me donne toujours super envie.

ORTAVANT- Concentrez la chaleur sur les parties de votre corps où vous en avez le plus besoin comme la zone abdominale, la taille, les hanches ou les fesses.

GINOUVES- Paiement après résultat?

ORTAVANT- Offre découverte. Essai sans risque pendant quatre-vingt dix jours de vie meilleure, ou bien gardez-moi plus longtemps!

GINOUVES- Tu n'ignores pas ce qui fait la force de ta situation.

ORTAVANT- Une critique du temps homogène et vide.

GINOUVES- Ah! J’ai envie de jouir sur cette table en verre.

ORTAVANT- Je peux te masser le bout des seins?

GINOUVES- T'as déjà défendu une fille dans la rue?

ORTAVANT- J'ai déjà enfoncé mon pied dans la vase.

GINOUVES- Appuie un peu fort sur les paupières.

ORTAVANT- Quand je parle d'un truc, je réussis à voir directement la chose.

GINOUVES- Mais tu filmes!

ORTAVANT- Comment tu te sens?

GINOUVES- Peut-être que ça me fera du bien... Ou alors ça me fera encore plus de mal.

ORTAVANT- Essaye de résister...

GINOUVES- T'as pas de copine au moins?

ORTAVANT- Si tu veux, tu te plains, et moi je réponds.

GINOUVES- Pour espérer quoique ce soit, tu ne dois à aucun moment rien obtenir.

ORTAVANT- Il ne suffirait pas de ne pas l'obtenir, encore faudrait-il ne pas le mériter.

GINOUVES- Il est impossible d'étendre ses bras sans toucher quelqu'un ou quelque chose.

ORTAVANT- Voilà.

ORTAVANT- C'est bizarre tes cheveux.

GINOUVES- Peut-être je prends trop de shampoings.

ORTAVANT- Si tu te crées suffisamment de problèmes, aucun n'a le temps de s'installer, chaque efface le précédent. Regarde mets tes doigts dans ta bouche comme ça.

GINOUVES- Parle de moi à la troisième personne.

ORTAVANT- Tu as chaud ou il devrait faire moins chaud?

GINOUVES- Elle fait un malaise?

ORTAVANT- J'ai toujours transpiré comme un cochon, même si un cochon ne transpire pas.

GINOUVES- J'aime bien comme tu m'embrasses, tu me caresses pas le cul.

ORTAVANT- Ecarte un peu les lèvres...

GINOUVES- Je t’accorde pas tellement d’importance car je ne crois pas que tu m’aies demandé de t’en accorder.

ORTAVANT- Tu es satisfaite de ton intérieur?

GINOUVES- Ca me gratte mais j'arrive pas à savoir où.

ORTAVANT- Me dis pas.

GINOUVES- Pousse ta chienne. Remonte un peu. Oh c'est bien.